20 Décembre 1615 : Invasion ratée des troupes du Seigneur de Rohan
En cette soirée du 20 décembre, la sentinelle positionnée sur les remparts de Béziers apperçoit, à la lueur de la lune, des mouvements de troupes se rapprochant des murailles de la ville. Le capitaine de la garde est alors averti. Ne désirant pas alarmer la population immédiatement, il décide d'utiliser la ruse pour surprendre l'ennemi. Pour cela, il demande à une douzaine de ses soldats d'aller chercher le chameau de St Aphrodise (son effigie que l'on sort habituellement à la fête de l'ascension), qui est entreposé dans l'abbaye du dit saint.
Le chameau, destiné à effrayer l'envahisseur, est hissé sur les murailles afin de pouvoir être vu dès que l'ennemi se rapprochera. Déjà, vingt ou vingt-cinq soldats ennemis, des plus hardis, commencent à positionner des échelles le long du remparts. Le Capitaine donne alors l'ordre d'élever le chameau par dessus la muraille et lui fait donner un mouvement de trépignation. La vision de ce "monstre" coupe court à l'ascension de l'ennemi, pris, tout à coup, d'effroi.
Profitant de cet instant de terreur, le capitaine donne l'ordre de tirer, avec les mousquets, sur les pauvres assaillants et de lancer des pierres sur leurs échelles, en laissant une trentaine d'entre-eux sur le carreau. Le reste de la troupe pris d'un grand désarrois prend la fuite dans la confusion et sous la risée des soldats Biterrois. Les troupes de la citadelle, alertées par le bruit, font alors entendre le canon, afin de bien montrer qu'elle ne dormaient pas et deux mille hommes en armes se pressent sur les remparts mettant définitivement fin à cette invasion ratée.( texte de référence )
8 juin 1912 : Grosse affaire de mœurs
Cette année là, un énorme scandale secoue Béziers. "Une grave affaire de mœurs" titre en gros le Petit Méridional du 8 juin. Dessous, un sous-titre alléchant : "75 jeunes filles et fillettes livrées à la prostitution - les aveux - 7 arrestations." Le lieu du crime : la Villa des Arts; les faits : des proxénètes racolaient un peu partout des jeunes filles "prostituées ou encore pures" et les amenaient à ladite villa dite des arts "où des scènes d'orgies révoltantes se produisaient".
Mais la police veillait. On relate la fine découverte du pot aux... ballets roses : des agents en civil (ho les rusés !) se présentent à l'établissement précité. Ils sont, dit le journaliste qui connait son métier, reçus par la tenancière avec une excessive amabilité.
Elle croit, la dinde, flairer dans ces visiteurs des clients sérieux. "Les figures rasées des agents lui inspirent une absolue confiance"; la suite : arrestation, scandale. L'affaire est d'importance et certains à Béziers commencent à trembler. Des fillettes de 13 ans "débauchées", ça peut coûter cher.
En fait, sur la clientèle, la police jette un voile pudique. On arrête 5 proxénètes et 3 femmes dont "la pourvoyeuse" élégamment surnommée "Jojo la Négresse" est, paraît-il, fort connue sur les allées Paul Riquet où elle se livre à des activités que la morale réprouve. Pour le reste, silence. "On recherche, dit le journal, un biterrois qui aurait dépensé à la Villa des Arts, de grosses sommes pour pouvoir se livrer à la reconstitution de certaines scènes sur la nature desquelles nous ne pouvons insister, mais qui toutes, étaient d'un goût plus que douteux quoique renouvelé de l'Antique. Déclaration de la bonne : "si l'on veut arrêter tous les clients de la maison, la police aura fort à faire !".
(extrait de "Le Languedoc au temps des diligences" de Jacques Durand et André Hampartzoumian)
Vers 1710 : Pierre Cléric, Jésuite, tempeste contre l'insalubrité des rues
Des Carmes jusqu'à Tourventouse |
Bien qu'aujourd'hui les déjections canines aient remplacé celles des hommes, on constate que le problème persiste depuis des siècles. Cléric précise qu'en ces temps là on ne peut avancer dans les rues qu'en soulevant ses robes, en surveillant de l'oeil les fenêtres où le contenu des pots de chambre est jeté sur la chaussée.
Le pire est quand il pleut : en effet, à Béziers, comme dans les autres villes méridionales, les gens ont pris pour habitude d'aller faire leurs besoins dans des cabinets installés sur les toits. Le tout-à-l'égout n'existant pas, les excréments sèchent au soleil et les odeurs se dissipent dans les airs. Cependant, à la moindre pluie, toutes ces déjections se liquidifient et s'écoulent dans les rues...
Ce n'est qu'au cours de l'Empire que ces "aériens privats" seront détruits par arrêté municipal.
Les pattes rouges de Sérignan
Au début du XXème siècle, les Sérignanais portaient encore le surnom de "Pattes Rouges".
L'explication supposée de ce sobriquet proviendrait d'une qualité de cépage : "Le Petit Bouchet". Le raisin était alors foulé au pied et le grain de ce cépage, très rouge, avait tendance à colorer les jambes des vendangeurs.
Autres surnoms de villageois en vrac :
• ADISSAN : "Lous coquillas" (les dégourdis).
• ALIGNAN du VENT : "Lous mals pinchenats" (les mal coiffés).
• BALARUC LES BAINS : "Lous Enfangats" (baignant dans la boue) à cause des bains de boue médicaux.
• CABRIERES : "Sauta Rocs" (saute rochers).
• CAUX : "Canalhas" (Canailles) en rapport avec Pomarèdes.
• FONTES : "Raballa sacas" (trame sacs) ou "manja favas" (mange fèves).
• FRONTIGNAN : "les Muscatiers" à cause du muscat.
• GRAISSESAC : "Maïssa négra" (Gueules noires) à cause des mines de charbon.
• LAMALOU LES BAINS : "Trinquejaïres" (Les buveurs, ceux qui trinquent).
• LIEURAN-CABRIERES : "Lous cagarolas" (les escargots).
• MONTPELLIER : "Les clapassiens" à cause de CLAPAS signifiant tas de pierres.
• MONTAGNAC : "Caps plumats" littéralement : têtes plumée, les chauves.
• NEFFIES : "Carbouniés" (Charbonniers).
• NIZAS : "Feniants" (Fainéants).
• PÉZENAS : "Lous machous" sans doute un dérivé de machou, mulet en Espagnol.
• PAULHAN : "Lous escargarots", les escargots, ou "Manja trinas", mange tripes.
• SAINT PONS DE MAUCHIENS : "Pledejaïre", plaideurs ou chicaniers.
• VENDRES : "Les ventres bleus" en rapport avec la peste noire qui sévit au moyen-âge.
Quelques faits divers des années 1583-1584
C'est une sombre époque que celle-ci où le Duc de Montmorency et le Vicomte de Joyeuse n'arrêtent pas de se tirer la bourre. La campagne est envahie de bandits à la solde ou pas des deux précités. Les hivers sont glacials, les étés torrides et les sècheresses alternent avec les inondations. La peste frappe encore. Dans ce contexte, un artisan Biterrois, Louis Charbonneau, fourbisseur (armurier en armes blanches) de son état, s'attache à noter les faits divers de sa région. En voici quelques-uns :
Dès le mois de janvier 1583, Montmorency magouille pour truquer l'élection des Consuls de Béziers. Toujours ce mois là, il empoisonne un certain capitaine "Arragon", natif de Lunel, à l'aide de poison versé dans sa soupe de poireaux. Le Capitaine en réchappe et alerte la police. Mal lui en prend : la police se rend compte qu'il est impliqué dans le meurtre d'un marchand Lyonnais, près de Lunel, avec la complicité de deux autres coquins : Mandaille de Frontignan et Petit d'Aigues-Mortes. Les trois larrons sont exécutés en Février à Montpellier.
En Mai, les exécutions ne chôment pas : un bandit de Bédarieux, Baunnaure, est pendu haut et court.
En Juin, à Nissan, un jeune homme de 15 ans qui s'était endormi dans le faubourg est dévoré, pendant la nuit, par un loup errant.
Le 12 Août une femme est pendue pour avoir trompé son mari avec un de ses serviteurs. Les amants avaient été capturés à Florensac. Le serviteur, qui n'était pas le premier à avoir débauché sa maîtresse, est condamné au fouet puis aux galères.
Le 4 Septembre, l'évêque de Béziers s'embarque pour l'Italie à ...Sérignan ! Ce village, aujourd'hui au milieu des terres, était alors un port de mer.
L'année se termine par une multitude d'affaires de brigands armés qui s'attaquent aux villes comme Lodève. Malgré des exécutions telles celles de deux bandits : Lacaze de Narbonne et Benezech de Puimisson, le 30 Décembre, les bandes armées continuent à pulluler. Ainsi, Gabian est mis à sac par Janique et ses "brigandaux de la montagne".
Courant 84, une compagnie Corse d'escorte de l'évêque traverse les rues de Béziers. Dans l'allégresse, ils tirent des arquebusades en l'honneur de Mgr Thomas de Bonsi. Bilan : un notable prend un plomb et reste sur le carreau.
La même année, un soldat est pendu pour avoir giflé l'adjoint Fabri, un magistrat de Béziers.
Pour finir, une bande de faux monnayeurs de Montpellier, Delettre et Fustier, est arrêtée suite à la dénonciation d'une femme lasse d'être battue. Ils bénéficiaient de la complicité du maire de Ceyras qui eut tout juste le temps de jeter dans une rivière ses coins et ses matrices avant de prendre la fuite.
Le Troubadour amoureux de la Comtesse (vers 1195)
Extrait de : "Le voyageur françois, ou La connoissance de l'ancien et du nouveau monde", par M. l'abbé de Laporte, M. l'abbé de Fontenai et Domairon, 1765-1795.
Ce troubadour était Arnaud de Marveil, né en Périgord dans le douzième siècle, qui s'étant dégouté de la profession de notaire, se livra tout entier à la poésie. Il avait une figure agréable et, suivant le texte, le talent de bien trouver, de bien chanter et de lire des romans; c'est à dire, qu'il composait avec facilité, avait la voix belle, et contait avec grâce. S'en était bien assez pour qu'il pût paraître avec avantage dans les différentes cours du royaume.
La première où il se présentat fut celle d'Adélaïde, fille de Raymond V, comte de Toulouse et femme de Roger II, surnommé Taillefer, vicomte de Béziers. Cette
princesse prit toujours le titre de comtesse, quoique son mari ne fût que vicomte, parceque c'était alors l'usage que les femmes conservent le titre affecté à la maison d'où elles étaient sorties, quand celui de leur mari était inférieur.
L'accueil flatteur que reçut Arnaud de la part de la comtesse de Béziers, fit naître dans son âme le sentiment le plus vif et le plus tendre. Il l'exprime lui-même dans toutes ses poésies, si l'on excepte une seule :
"Je ne prévoyais pas, dit-il, quand j'arrivais dans ces lieux, que je dusse payer si cher le plaisir d'avoir vu de trop près tant de grâces et tant de beauté. J'éprouve combien il est vrai que qui veut se chauffer, se brûle. J'aime sans oser le dire.... Je me suis moi-même condamné à fuir celle que j'adore, de peur que mes regards ne trahissent mon secret : elle ne leur pardonnerait jamais cette indiscrète témérité.
J'ai du moins l'avantage de la contempler dans mon coeur, qui me la représente comme un miroir.
Tout me la rappelle, tout me la peint : la fraîcheur de l'air, l'émail des prés, le coloris des fleurs, en me retraçant quelques uns de ses agréments, m'invitent sans cesse à la chanter. Grâce aux exagérations des troubadours, je puis la louer, je puis dire impunément
qu'elle est la plus belle dame de l'univers.
S'ils n'avaient pas appliqué faussement cet éloge, je n'oserais le donner à celle que j'aime; se serait la nommer."
Arnaud chantait en effet la comtesse sous des noms allégoriques et avait l'intention de ne point donner, sous le sien propre, les pièces qu'il lui adressait. Mais Adélaïde en reconnut l'auteur et se reconnut elle-même dans toutes ces fictions. Bien loin de paraître insensible à des louanges si ingénieusement tournées, elle le récompensa par des présents et lui permit de la prendre pour l'Héroïne de ses vers.
C'est ainsi que les dames de ce siècle, en confiant les intérêts de leur beauté à un chevalier, qui en soutenait l'excellence les armes à la main, chargeaient aussi un poête de les célébrer. Ce double usage fit naître dans le même temps les romans de chevalerie et les chansons galantes.
Arnaud ne sentit que le doux honneur de cette commission sans en prévoir le danger. Il jouissait de la liberté d'être à toute heure auprès de la comtesse et, quelques mots obligeants dont elle paya ses poésies, enflammèrent son âme de la plus violente passion.
"Ma raison, dit-il, s'oppose à mon penchant. Si je l'en crois, il me sied mal d'aspirer à une conquête de cette importance; je dois laisser aux rois l'honneur de soupirer pour elle. Mais quoi ! n'est-il donc pas réservé à l'amour d'égaler les conditions ? Ovide l'a décidé : sitôt qu'on aime, on est digne de plaire... Mon coeur, dit-il dans un autre endroit, vaut bien celui d'un comte, d'un duc ou d'un roi. L'élevation de ses désirs prouve assez la noblesse. C'est être égal aux souverains que d'avoir des vues dignes d'eux".
Quelques regards favorables de la comtesse animèrent la confiance d'Arnaud. Il aurait du penser que ce n'était là qu'un tribut payé à l'usage et arraché par le désir d'être l'héroïne d'un poête. Mais il présuma que puisque Adélaïde n'avait pas rejeté les protestations de son attachement, elle pourrait, enfin, se trouver disposée à y répondre. Il donna dès lors un libre effort à son imagination et devint plus hardi.
Deux chansons qu'il fit portent la plus vive expression de tous ses désirs, qu'il borne à obtenir un baiser de la belle Adélaïde.
Dans ce siècle d'amour et de poésie, le talent du poête faisait disparaitre la distinction des rangs et la comtesse ne craignit point d'exaucer le voeu de l'amoureux troubadour. Si la cour de Béziers le sut, elle ne dut point en être surprise. Vous savez, Madame, que Marguerite d'Ecosse, femme de Louis XI encore dauphin, passant par une salle où Alain Chartier s'était endormi, lui baisa la bouche et que les courtisans ne furent étonnés de cette action qu'à cause de la laideur du chevalier.
Ce baiser fatal, que reçut Arnaud, le rendit d'abord plus heureux parce qu'il en aima davantage.
"Adélaïde tout entière, disait-il, s'est gravée dans mon âme au moment où j'ai senti l'approche de ses lèvres; depuis cet instant je passe les jours à lui parler et les nuits à la voir."
Mais bientôt son imagination échauffée ne connut plus de bornes.
Adélaïde, qui contente d'avoir eu pour lui les complaisances autorisées par l'usage, était bien loin de s'en permettre de criminelles. Elle eut beau s'armer de la sévérité la plus imposante, Arnaud ne put réprimer les mouvements de son coeur passionné.
Il fit une autre chanson dans laquelle il s'écrie avec un douloureux transport :
"Je nage dans les désirs; c'est là mon élément comme l'eau est celui des poissons : mais je désirerai toujours en vain puisque je désire seul. Celle que j'aime est sourde à mes voeux. On adoucit les lions et rien ne fléchit la rigueur. Je supporte néanmoins, sans me plaindre, un état qui m'accable. Pourrais-je en effet me croire malheureux ? j'aime et je désire. Amour ! si je parle ainsi de tes peines, que dirais-je de tes plaisirs ?"
Cependant, Alphonse IV, qui régna en Castille depuis 1158 jusqu'en 1214, était amoureux de la comtesse de Béziers. Si je vous dis, Madame, que ce puissant souverain fut jaloux d'un simple troubadour, vous n'en serez nullement surprise parce que vous savez que dans ce siècle les favoris des muses Languedociennes pouvaient aspirer aux plus grandes princesses.
Alphonse exigea d'Arnaud qu'il cessat de voir et de chanter Adélaïde et il exigea d'Adélaïde qu'elle lui défendit de rester à la cour.
Le malheureux amant reçut ordre de la comtesse de ne plus la célébrer et de s'éloigner d'elle. Il se retira auprès de Guillaume VIII, seigneur de Montpellier. Là, sa passion se nourrit de ses regrets qu'il exhale ainsi dans une autre pièce de vers :
"Qu'on ne me dise point que l'âme n'est touchée que par l'entremise des yeux. Les miens ne voient plus celle que j'aime et je n'en suis que plus fortement occupé du bien que j'ai perdu. On a pu m'éloigner de sa présence mais mon coeur lui restera éternellement attaché par des noeuds que rien ne pourra jamais rompre....
Lieux fortunés qu'elle habite - ajoute t-il ailleurs - quand me sera t-il permis de vous revoir ! N'appercevrai-je personne qui arrive de ce coté là ? Un berger qui viendrait de son château serait pour moi un homme d'importance.
Puisse-je être confiné dans un désert et l'y rencontrer ! Ce lieu sauvage me tiendrait du paradis."
Cette expression d'un amant malheureux demande de l'indulgence. De cette douleur tendre et douce, dont le caractère est ennemi des reproches, Arnaud passa bientôt au désespoir et se répandit en plaintes amères, tantôt contre ses ennemis, tantôt contre celle qui, étant la cause de ses malheurs, l'avait abandonné à la rigueur de son sort.
"Je ne tiens plus à rien sur la terre, dit-il, je n'y ai plus d'amis et je n'y dois plus rien aimer."
Cette réflexion le jetta insensiblement et il termina sa carrière poétique par une pièce d'environ quatre cent vers où il consigne les maximes qu'il propose pour rêgle de conduite.
On croit qu'il mourut à Montpellier avant la comtesse de Béziers qui ne parait pas avoir vécu après l'année 1201.
NDLR : il est à noter qu'une histoire analogue était racontée par les conteurs du XIIIème siècle :
Elle concerne un troubadour célèbre, Peire Vidal (1183-1204) qui débuta sa carrière à la cour de Raymond V (le père d'Adélaïde) :
"Peire Vidal s'éprit de dame Azalaïs de Roquemartine (1155-1210), poétesse native de Portiragnes et femme de "Raymond-Geoffroi" Barral (1150-1192), seigneur de Marseille. Barral l'aimait plus qu'aucun autre homme au monde et goûtait plus que tout ses chansons et ses folies.
Il se réjouissait de la cour faite à sa femme car il tenait cela pour un jeu. Un jour Peire Vidal sut que Barral s'était levé et que dame Azalais était restée toute seule endormie dans son lit. Il entra dans la chambre, s'approcha de son lit et la prit entre ses bras, la baisa et l'embrassa. Elle s'éveilla, vit Peire Vidal et se mit à crier. Aussitôt dames et damoiselles d'accourir et Peire de s'enfuir. Et la dame fit mander son mari et lui raconta comment ce fou de Peire Vidal lui avait donné un baiser et qu'elle voulait le faire mettre à mort.
Barral se mit à lui faire entendre raison et à lui dire qu'elle ne devait y voir aucun mal puisque c'était un fou. Et Peire Vidal, par peur d'elle, quitta le pays et passa outre-mer où il composa maintes bonnes chansons rappelant le baiser volé. Voyant cela, Barral et Uc des Baux firent tant de prières à la dame qu'elle fit mander Peire Vidal, lui pardonna, le reçut avec grande joie et lui fit don de ce baisé vsolé."
Exemple d'une chanson d'amour "A chantar m'er de so q'ieu no volria", composée par Béatrice de Die (1135-1189)
(chant: Geneviève Judes) , trouvée sur le site de Marcel Arnoux.